La psychopédagogie positive à l'école

Et oui, c'est possible !

Depuis la rentrée scolaire 2022, grande nouveauté pour moi : j'endosse une double casquette. Et oui, je poursuis ma mission de professeure de mathématiques en collège et me lance dans l'auto-entrepreneuriat avec mes Heureux Accompagnements en Psychopédagogie Positive et en Yoga. Avec mon caractère très scolaire, pour avoir l'autorisation légale d'exercer et de cumuler les deux activités,  j'ai suivi les démarches administratives réglementaires : me mettre à temps partiel, obtenir l'autorisation rectorale et respecter la consigne évidente de ne pas démarcher mes élèves. Je suis en règle et pourtant bêtement j'ai de la difficulté à assumer ma casquette de ppp+ en classe.

Et puis, ces sept derniers jours, deux événements se sont succédé et m'ont servi de déclic. Le premier est la JIP23, Journée de l'Innovation Pédagogique de l'Académie de Lyon. J'y ai découvert de bien nombreux projets innovants où le bien-être des élèves et la prise en compte du triptyque tête-coeur-corps dans les apprentissages étaient à l'honneur. Mais alors, pourquoi continuer à cacher ce que je fais ? Une chose est sûre, je suis tout à fait légitime et mon approche correspond en tous points aux enjeux éducatifs et sociétaux, reconnus institutionnellement lors de cette JIP. 

Le deuxième événement a été la première visio-conférence de l'A5P pour laquelle j'ai eu l'honneur et le privilège d'être sollicitée aux côtés de Séverine Locqueneux (voir l'article ici). La thématique ? La psychopédagogie positive, en libéral, en classe et ailleurs ! Et oui, c'est une évidence la PPP+ a sa place sur les bancs de l'école.

La psycho-pédagogie positive est une approche pétillante pour aider à identifier, révéler et activer ses ressources personnelles d'ordre cognitif, émotionnel, physique et social afin d'apprendre à apprendre toute sa vie.

Il s'agit là d'une définition personnelle sachant qu'il y a autant de définitions que de praticiens.

Que ce soit dans mes accompagnements individuels avec ma casquette d'auto-entrepreneure ou dans mes cours de maths avec ma casquette de professeure, je m'approprie pleinement cette approche et la partage en toute transparence avec les jeunes. En m'entendant formuler cette définition pendant la visio-conférence, j'ai pris conscience de mes pensées limitantes injustifiées. Pourquoi m'empêcher d'être une professeure de mathématiques psycho-pédagogue aux yeux des autres ? Qu'est-ce qui m'en empêche ? Rien ! En fait, si ! Mes pensées qui elles n'ont aucune légitimité pour le coup.

Alors, c'est parti ! Ici et maintenant, je me fais désormais une promesse : ne plus me cacher et assumer cette double-casquette. Il n'y a rien d'incompatible. Au contraire, c'est une grande richesse et une opportunité merveilleusement complémentaire. Aussi, régulièrement maintenant, je vais m'autoriser à partager une activité de psycho-pédagogie positive réalisée dans le cadre scolaire.

Le jour de la rentrée, les élèves remplissent la "traditionnelle" fiche de rentrée. "Traditionnelle" ? En fait, non pas du tout, elle est un peu "spéciale" ! Cette fiche leur demande des informations sur leur météo du jour, leur stress, leur sommeil, leur petit-déjeuner, leurs activités extra-scolaires... 

Et si tout cela jouait aussi sur leurs apprentissages ?

Malgré les idées reçues, nous n'apprenons pas qu'avec notre tête. Non, non ! Le corps et le coeur participent à nos apprentissages et tiennent une place bien plus importante que nous le pensons. Si, si !

Trop souvent, les élèves m'ont dit : "Madame, je ne comprends pas, j'ai beaucoup travaillé et j'ai fait beaucoup d'efforts, pourtant je n'ai pas réussi mon contrôle." 

Il fort probable que ces élèves soient tombés dans un piège : ils n'apprennent qu'avec leur "tête" ! Nous pourrions tous avoir les meilleurs cours, les meilleurs profs, les meilleures conditions de travail à la maison et faire un maximum d'efforts, mais si nous ne bichonnons ni notre "corps", ni notre "coeur", nos efforts resteront inefficaces.

Mais qu'est-ce que ça veut dire pour les apprentissages, prendre en compte son "corps" et son "coeur" ?

Un manque de sommeil, un manque de "carburant", un manque d'activité physique, de trop nombreuses distractions jouent pleinement sur la qualité des apprentissages. Peut-on être  efficaces si on n'a pas assez dormi ? Peut-on rester attentifs toute une matinée si on est parti le matin sans prendre un petit-déjeûner complet ? Peut-on rester concentrés sur une tâche si on est distrait par des notifications ou si on est absorbés par des écrans ? Les réponses à toutes ces questions sont identiques, c'est : NON !

Et pourtant, l'état des lieux établi à partir des réponses des élèves sur leur fiche de rentrée est préoccupant. Une trop grande partie des élèves ne dorment pas suffisamment, ne mangent pas suffisamment le matin, ne bougent pas suffisamment et éteignent trop tard (voire pas du tout) leur portable la nuit. Chacun doit faire des choix sur ces sujets pour se mettre dans les meilleures conditions préalables d'apprentissages ! Il s'agit d'éduquer à faire les bons choix !

La vie est faite d'imprévus, de bons et de moins bons moments. Les événements que nous vivons nous laissent rarement indifférents et agissent sur nos émotions, parfois même provoquent du stress. Peut-on se concentrer quand une vague de tristesse ou une montée de colère nous submergent ? Peut-on être pleinement maître de soi-même quand nous sommes sous l'emprise du stress ? Encore une fois, les réponses à ces questions sont négatives.

Alors quoi faire ? La première chose consiste à prendre conscience, à identifier ses émotions et à localiser son stress. Après il sera possible de les réguler à partir de stratégies efficaces et l'une d'elles, facile et praticable à tout moment et en tout lieu, est de faire une pause et de prendre conscience de sa respiration. Quelques minutes de respiration profonde permettent de calmer les émotions et diminuer le stress. D'autres stratégies sont possibles, nous en reparlerons dans des articles à venir.

Maintenant que nous avons bien dormi, bien mangé, bien bougé, limité les distractions et que nous avons calmé nos émotions et notre stress, nous nous sommes mis dans des conditions optimales pour apprendre. Mais, apprendre ça consiste à quoi ? Comment apprendre ?

Les élèves connaissent beaucoup de pistes mais sont-elles vraiment efficaces ? Suffit-il de lire ou d'écouter ? Et non ! Les neuromythes sont très présents auprès des élèves.

Existe-t-il une baguette magique pour apprendre ? Non plus ! Dans un premier temps, il s'agit de faire le tri dans les nombreuses propositions des élèves et commencer à apprendre quelques notions sur le cerveau. Et l'une de ses principales caractéristiques, c'est que le cerveau oublie ! Il oublie vite et beaucoup. Pour qu'il retienne, on doit l'aider. Comment ? 

Qui n'a pas attendu en classe "Sois attentif !" ou "Concentre-toi !". Mais les élèves ont-ils seulement appris à être attentifs ou à se concentrer ?  Encore une fois, comment fait-on pour être attentifs ou se concentrer ?

Que ce soit sur la mémorisation, l'attention, la concentration, la gestion des émotions et du stress, la confiance en soi, l'approche tête-coeur-corps et ma casquette de psycho-pédagogue sont très utiles et constituent une plus value pour les cours de mathématiques.

Dans de prochains articles, je présenterai des activités permettant d'aborder ces sujets dans le cadre de la classe. A très vite pour la suite.

Mis à jour le 19/05/23