Quel temps fait-il chez vous ?

Dehors... mais aussi à l'intérieur

En voilà une question ! Savez-vous combien d’émotions chacun de nous peut ressentir ?

6 peut-être répondrez-vous ? Pourquoi 6 ? 6 c’est le nombre d’émotions universelles que Paul Ekman a identifié dans les années 80 et que l’on évoque régulièrement. Quelque soit l’endroit de la planète, quelles que soient leur culture, les êtres humains ressentent 6 émotions de base et les expriment avec les mêmes traits du visage. Il s’agit de la colère, du dégoût, de la peur, de la tristesse, de la joie et de la surprise.

Une autre particularité de ce grupetto d'émotions, dites aussi de base, est d’avoir contribué à la survie de l’espèce humaine (je vous conseille le C’est pas sorcier à ce sujet). C'est pour cela quand on se restreint souvent à ces six-là. Il y a un dommage colattéral à cette restriction : quand on regarde de plus près le ratio des émotions agréables par rapport aux émotions désagréables, on se dit « ben bravo ». Vive le biais de négativité ! Et alors, l’humain serait ainsi programmé pour ressentir plus d’émotions désagréables ? Pas de panique, prenons du recul et chaussons la bonne paire de lunettes !

Tout d’abord, notons que nous venons de parler ici que des émotions universelles ou de base ; il en existe tellement d’autres. Certaines sont même le mélange de plusieurs autres (hmm ça se complique). D'autres encore ne seraient ressenties qu’en fonction de la culture ; en fonction de nos origines culturelles nous ne pourrions pas ressentir les mêmes émotions ? Curieux, non ?

Alors oui a priori le ratio des émotions désagréables par rapport aux émotions agréables ne semble pas nous être très favorable. Détrompons-nous et changeons nos lunettes pour rentrer dans le champ de la psychologie positive et en particulier dans celui de l’incontournable Barbara Fredrickson. Selon elle, « les émotions agréables ouvrent l’esprit et élargissent la palette des pensées et des actions. Elles engendrent des comportements flexibles, accueillants, créateurs et réceptifs ». Chouette ! Elle a mis en lumière un cocktail d’émotions agréables. Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai très envie d’y goûter.

La joie ? Elle pointe son bout du nez chaque mercredi après-midi rien que dans l’anticipation et la pensée d’aller animer mes séances de yoga.

La gratitude ? Je la ressens par la confiance que les participants des groupes (kids et adultes) m’accordent depuis le début.

La sérénité ? Ce n’était pas gagné d’avance mais je la cultive par la pratique régulière du yoga.

La fierté ? Ah cette émotion, je la travaille ! Il m’a fallu de longues décennies avant de la ressentir et l’accueillir. Là, je peux dire par exemple que je suis fière d'avoir réalisé le "support du participant" pour mon programme d'Hatha Yoga consacré aux émotions. Il est constitué des fiches théoriques que vous trouvez dans cet article et d'un journal d'intelligence émotionnelle pour accompagner la pratique en dehors des tapis.

L’amusement ? Les séances de yoga devraient amener le calme, mais il ne se passe pas une seule séance sans qu’une opportunité de nourrir cette émotion surgisse par le bon mot de l’un, la blagounette de l’autre, voire de l’auto-dérision (et oui, je confonds toujours ma droite et ma gauche… autant s’en amuser !)

L’admiration ? Oh que oui, mon admiration est boostée en voyant le cheminement des yogis, petits et grands, que j’accompagne sur les tapis : je les admire s’installer plus solidement et plus sereinement dans les postures, repartir avec des visages apaisés, voir mon petit tourbillon se canaliser au fil des séances…

Et vous ? Comment ressentez-vous ces émotions ? Comment les nourrissez-vous ? Certaines sont-elles plus faciles  à ressentir ? Peut-être d’autres comme l’enthousiasme, l’émerveillement, la curiosité, le calme… vous sont plus familières ? Ne vous limitez pas ! Ressentez pleinement !

Les émotions ne sont pas qu’une affaire de cœur, ou une affaire de lunettes ! Ce sont aussi une histoire de corps ! Et oui.

Parfois, il est possible qu’une personne n’arrive pas à ressentir son émotion car elle se coupe de ses ressentis physiques et ne les écoute pas. Pour pouvoir rentrer dans un processus de régulation des émotions, il s’agit d’abord d’apprendre à les identifier. Ce n’est pas inné. Et alors, comment faire ? Et bien, une clé efficace consiste à se connecter à ses ressentis physiques. Gorge nouée, dos crispé, mâchoires serrées, nuque raide, cœur palpitant... ce ne sont pas les signaux qui manquent à ceux qui ont appris à les écouter (Et oui, il peut arriver que ces signaux tapent à notre porte et que nous les entendions pas... ou ne voulions pas les entendre). 

La pratique du yoga est une incroyable entrée pour nous amener à être à l’écoute de notre corps, à affiner nos perceptions, à laisser de la place à nos sensations physiques pour mieux les écouter et donc mieux identifier l’émotion qui nous traverse et que notre corps exprime.

En 2014, une équipe de chercheurs finlandais a mené une étude sur 700 participants installés sur trois pays différents. Leurs résultats ont permis de dresser une cartographie des réactions du corps en lien avec une palette d’émotions. Plus la partie du corps est jaune, plus elle est activée.  Au contraire plus elle est bleu clair, plus elle désactivée. Pour les émotions de base, la corrélation est forte (elle l’est un peu moins pour les émotions complexes). Notre corps réagit différemment en fonction de l'émotion ressentie. D'où l'intérêt surtout dans la régulation des émotions, de commencer par se connecter à son corps. C’est passionnant, non ! 

Tout cela vaut bien un programme spécifique de Hatha yoga sur les émotions ! 

À mi-parcours de la saison de yoga, on peut rentrer plus en profondeur dans Manomaya kosha, notre 3e couche de l’être. J’ai construit mon programme en choisissant dans l'immense palette des émotions, 9 d'entre elles, dont les 6 universelles, avec un ordre bien précis (et surtout grâce à une formation de spécialisation sur ce sujet, qui plus est ma préférée !).

Dans ce programme, les premières séances commencent par 5’ d’apport théorique (les fiches de cette newsletter en font partie). Il s’agit entre autres de connaître les 5 étapes du fonctionnement des émotions ou encore les 5 niveaux de régulation de l’émotion. Cette parenthèse théorique me permet de donner du sens à l’ordre des séances et de faire du lien entre les émotions. Et surtout, j’espère aider les participants à mieux comprendre comment le yoga peut être un outil pour évoluer dans le processus de régulation et in fine s’approprier des techniques yogiques pour poser une action juste, transformer une émotion ou prendre le pouvoir sur le curseur de son intensité.

« La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe,

 c’est apprendre à danser sous la pluie. »

Sénèque

Je leur ai également concocté un petit journal de régulation émotionnelle qui récapitule 2 mudras, 2 asanas, 2 pranayamas, 2 pratiques de yoga du visage ou tout autre duo de pépites de la séance. Chacun peut ensuite à son gré creuser davantage son intelligence émotionnelle avec quelques questions précieusement ciblées et en adéquation avec la pratique.

Si vous souhaitez profiter vous aussi de ce programme, ou si vous connaissez quelqu’un dans les Dombes qui serait intéressé, contactez-moi. L'article précédent vous permet également d'en savoir un peu plus.

06/04/2024