À l'attaque des neuromythes !
Quelques neuromythes autour de l'axe "coeur"

#Neuromythes #Cerveau #Alattaque #Emotions #Stress #CerveauDroit #CerveauGuache #Tête #Coeur #Corps

Rafraichissons-nous un peu la mémoire

Souvenez-vous, nous avons introduit les neuromythes dans l'article consacré ici à l'effet Mozart. Nous avions vu qu'hélas ! il n'était pas isolé et que les fausses croyances autour du cerveau étaient bien plus répandues que nous pouvions le penser, surtout dans le domaine de l'éducation.

Sur ce blog, on part à la chasse des neuromythes pour apprendre à les repèrer, les déconstruire et s'en prémunir. Comme il est impossible de tous les aborder, on y va comme d'habitude : petit pas par petit pas. Pour suivre et respecter notre incontournable approche tête-coeur-corps, nous avons commencé par évoquer des neuromythes autour de l'axe corps ici. Passons maintenant à une série de neuromythes autour de l'axe coeur. C'est parti !


A vous de jouer !

Comme dans le précédent article, je vous propose de faire un point pour que tout d'abord chacun puisse se positionner par rapport aux neuromythes que nous aborderons ici, ensuite pour pouvoir faire les ajustements cognitifs à partir d'explications.

Voici donc une série d'affirmations. Pour chacune, dire si, selon vous, elle est exacte ou pas. Grosso modo, vérifiez si vous êtes pris dans les mailles de filet des neuromythes ou pas. Curieux-se de le savoir ? 

Alors, à vos marques ? Prêt-e-s ? Partez !


Affirmations autour de nos hémisphères

1- Une personne est dite "cerveau gauche" quand elle est logique, rationnelle, rigoureuse : VRAI ou FAUX ?

2- Une personne est dite "cerveau droit" quand elle est créative, intuitive, émotive avec une personnalité caractérisée par l'empathie et la sensibilité : VRAI ou FAUX ?

3- Les élèves "cerveau gauche" savent plus facilement s'adapter au système scolaire et aux règles imposées par la société que les élèves "cerveau droit" : VRAI ou FAUX ?


Affirmations autour des émotions

1- Les très jeunes enfants font beaucoup de caprices avec de nombreuses crises de colère et de pleurs. C'est important de ne pas céder pour qu'ils ne deviennent pas capricieux : VRAI ou FAUX ?

2- Notre cerveau peut nous faire tomber amoureux de quelqu'un : VRAI ou FAUX ?

3- Pour se faire des amis, le coeur est plus important que le cerveau : VRAI ou FAUX ?


Affirmations autour du stress

1- Le stress joue sur l'attention et la mémorisation : VRAI ou FAUX ?

2- Le stress n'a que des effets négatifs : VRAI ou FAUX ?

3- Une méthode pour gérer le stress efficacement est de s'asseoir et ne plus bouger pour faire le vide dans sa tête : VRAI ou FAUX ?


Regardons cela d'un peu plus près

Qu'en est-il de nos deux hémisphères ?

N'avez-vous jamais feuilleté un magasine ou surfé sur une page internet qui vous propose de réaliser un test permettant de vous en dire un peu plus sur votre personnalité, plus précisément de vous indiquer si vous êtes plutôt "cerveau droit" ou plutôt "cerveau gauche" ? Méfiez-vous ! Ce test fait référence à un mythe très tenace surtout pour des intérêts commerciaux, notamment dans l'éducation des enfants et la formation des adultes. Dans "Mon cerveau, ce héros", Eléna Pasquinelli détaille très clairement trois de ses déclinaisons : le mythe de l'hémisphéricité, le mythe des personnalités hémisphériques et le mythe de la dominance hémishérique.

Comme tous les mythes, cette théorie contient une part de vérité. En effet, notre cerveau est composé de deux hémisphères, le droit commandant notre côté gauche, et vis-versa. Avant le XIXe siècle, on pensait que notre cerveau était un organe symétrique. Puis, en 1861, le scientifique Paul Broca fit une découverte majeure qui bouscula ce consensus. Il mit en évidence une latéralisation à gauche d'une fonction du langage. Quelques années, plus tard, Wernicke vient confirmer la latéralisation avec la compréhension du langage dans le lobe temporal gauche. Le cerveau apparut alors comme un organe asymétrique caractérisé par deux hémisphères qui fonctionneraient de manière autonome et séparée avec des fonctions différentes. Dans la deuxième partie du XXe siècle avec le développement de techniques d'imagerie cérébrale fonctionnelle, les scientifiques ont pu mettre en évidence tout autre chose : "Même si certaines tâches ou sous tâches sont plutôt menées dans l'un des deux hémisphères, des connexions courent entre les deux et garantissent que la tâche globale soit menée à bien", bref, les deux hémisphères communiquent en permanence ensemble. L'hémisphéricité n'est rien de plus qu'un neuromythe. De plus, les études conduites à l'imagerie cérébrale n'ont pas davantage trouvé de confirmation dans le mythe des personnalités hémisphériques ou dans celui de la dominance hémisphérique.

Bref, si vous voyez un test pour déterminer si vous ou votre enfant serait cerveau droit ou cerveau gauche, pour vous aider à développer l'un des deux ou les équilibrer, passez votre chemin. Vos deux hémisphères travaillent déjà parfaitement et harmonieusement ensemble !


Qu'en est-il de nos émotions ?

Chaque hémisphère est composé de 6 lobes dont le lobe lymbique. Ce lobe contient des structures qui reçoivent des informations de diverses parties du cerveau en lien avec les émotions. Lorsqu'on est en colère, triste ou heureux, les régions du cerveau liées aux émotions s'activent. Donc, oui, notre cerveau peut nous faire tomber amoureux de quelqu'un. Malgré de nombreux proverbes "avoir un coup de coeur", "loin des yeux loin du coeur", c'est bien grâce au cerveau et non grâce au coeur que les interactions sociales se font.

Quant à nos petits bébés ou jeunes enfants, bien loin d'eux, l'envie de faire des caprices. Le Docteur Catherine Gueguen, entre autres, nous l'explique très bien dans ses différents livres et conférences. Le bébé et le jeune enfant n'ont pas un cerveau encore suffisamment développé. Le cerveau va poursuivre sa maturation jusqu'à 25 ans, ça lui en laisse du temps ! Bref, les bébés et jeunes enfants ne sont pas encore capables de comprendre leurs émotions. Lorsqu'ils pleurent, ils expriment un besoin, souvent celui d'être rassurés. En les prenant dans vos bras, vous les aider à satisfaire ce besoin d'autant plus quand ils ne sont pas en mesure de mettre des mots sur ce qui leur arrive.


Qu'en est-il du stress ?

Le stress est une réaction naturelle, qui a d'ailleurs contribué à la survie de l'espèce humaine. Face à un environnement ressenti comme menaçant, notre organisme réagit pour nous permettre de nous préparer à l'action. Les manifestations sont multiples (accélération du rythme cardiaque, respiration plus courte, transpiration plus abondante, tensions musculaires...).

Dans une même situation, le stress n'est pas vécu de la même façon par les uns ou les autres. Par exemple, une prise de parole en classe peut être une formalité pour les uns et une véritable épreuve pour les autres.

Pour autant, le stress n'est pas toujours négatif. Lorsqu'il n'est pas durable et peu intense, il peut être stimulant et nous aider à nous surpasser (par exemple, lors d'une compétition sportive) ou augmenter notre vigilance (par exemple, lorsqu'une voiture arrive trop vite).

Lorsqu'il est excessif et durable, ses effets sont néfastes notamment sur l'attention et la mémorisation. 

Il existe plusieurs façons de réduire son impact sur les apprentissages, notamment avec des exercices de respiration, de relaxation, de méditation, etc. Pour autant, lors de ces exercices, s'il est usuel de se poser et de prendre une posture assise immobile, nous ne sommes pas en train de nous vider la tête, en tous cas pas au premier degré. Cela est impossible. Ce sujet, tellement passionnant, mérite qu'on y revienne ultérieurement de manière plus précise.


Wahou, nous avons bien avancé sur notre chemin à la rencontre des neuromythes. Après en avoir abordé quelques-uns en lien avec le corps et le coeur, reste prochainement à regarder d'un plus près d'autres autour de la tête. La suite au prochain épisode donc !


Envie d'aller plus loin 

- Lire "Mon cerveau, ce héros. Mythes et réalité", Manifeste Le Pommier, d'Eléna Pasquinelli, une chercheuse reconnue qui sait si simplement et si fluidement nous expliquer ici les mythes sur les capacités ordinaires ou extraordinaires du cerveau. 

- Lire "Enseigner aux élèves comment apprendre. 55 séances clés en main avec vidéos à l'appui", Nathan Léa.fr, de Grégoire Borst, Emilie Decrombecque, Jérôme Hubert.

- Lire "Pour une enfance heureuse. Repenser l'éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau ", Editions Robert Laffont, Docteur Catherine Gueguen.

16/09/2022



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